Paris expérimente ses premiers radars sonores

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Mise à jour le 17/01/2024

sonomètre de lutte contre les nuisances sonores

En complément des verbalisations effectuées par les agents de la police municipale, deux radars sonores ont été installés dans les 20e et 17e arrondissements pour détecter les véhicules les plus bruyants.

Rue d’Avron (20e), un étonnant dispositif de couleur blanche et grise, truffé de nouvelles technologies, a été posé le 14 février à presque 5 mètres de hauteur : il s’agit du premier radar sonore de la capitale. Un second est installé cette semaine rue Cardinet (17e).

Cette expérimentation, rendue possible par la loi d’orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019, a été officialisée par un vote au Conseil de Paris le 9 février 2022.

« Le radar est doté de trois caméras et de deux modules acoustiques, qui sont chacun équipés de quatre micros », détaille Fanny Mietlicki, directrice de l'association Bruitparif, qui a créé le radar de la rue d’Avron.

Le principe est semblable à celui d’un radar classique de vitesse. Le dispositif mesure le bruit avec précision, le relie au véhicule qui en est à l’origine et photographie la plaque d’immatriculation. Objectif : détecter les deux-roues et les quatre-roues les plus bruyants.

Radar anti bruit

Une amende jusqu'à 135 euros

En attendant la fin de l'expérimentation, les agents de la police municipale, équipés de sonomètres portatifs, sont déjà habilités à verbaliser les conducteurs de véhicules jugés trop bruyants : ils risquent une amende de 135 euros (minorée à 90 euros en cas de paiement dans les quinze jours), s'ils dépassent le seuil maximal autorisé sur la carte grise de leur véhicule.

dispositif anti bruit

Des décibels nocifs pour la santé

À combien de décibels les véhicules seront-ils en infraction avec le radar sonore ? Le seuil « pourrait être compris entre 85 et 90 décibels », estime Fanny Mietlicki. Un niveau sonore qui peut entraîner, sur le long terme, des risques pour l'audition.

En outre, on estime qu’une moto trop bruyante peut réveiller jusqu’à 10 000 Parisiens de nuit. L’exposition au bruit routier, génératrice de troubles du sommeil et de maladies cardiovasculaires, provoquerait également une perte d’espérance de vie de huit mois.

Des contrôles par la police municipale

Une phase de tests et d’homologation des radars a débuté et durera plusieurs mois. Puis les contraventions seront envoyées de manière automatique aux conducteurs trop bruyants à partir du printemps 2023. Les contrôles et la vidéo-verbalisation seront assurés par la police municipale de Paris, dont la lutte contre le bruit routier est l’une des prérogatives. Le modèle installé rue d'Avron coûte entre 20 000 et 30 000 euros.

Le bruit est devenu une préoccupation majeure chez les Franciliens, au même niveau que la pollution atmosphérique

Fanny Mietlicki
directrice de bruitparif

« La sortie des périodes de confinement a été vécue de manière difficile par de nombreux habitants qui redécouvraient le bruit urbain, remarque d’ailleurs Fanny Mietlicki. Dans nos enquêtes récentes, on constate d'ailleurs que le bruit est devenu une préoccupation majeure chez les Franciliens, au même niveau que la pollution atmosphérique. »

Une expérimentation nationale
Paris est une des collectivités volontaires pour cette expérimentation, avec Toulouse, Nice, Bron, Rueil, Villeneuve-le-Roi et la communauté de communes de la vallée de Chevreuse. Le projet est porté par le ministère de la transition écologique, avec l'appui du CEREMA et l'Université Gustave Eiffel.