Lorsque la société de production Svenska Biografteatern quitte en 1911 une ville rurale du sud de la Suède pour s'installer dans de nouveaux locaux à Stockholm, Victor Sjöström y est engagé en tant que réalisateur par le légendaire producteur Charles Magnusson. Au cours de ses années de formation, de 1912 à 1916, Sjöström réalise pas moins de 30 films, dont beaucoup sont aujourd'hui perdus. Parmi les films ayant survécu,
Ingeborg Holm (1913) se distingue des autres œuvres de cette période par une utilisation sophistiquée de différentes profondeurs de champ et un jeu d'acteurs discret.
Terje Vigen (1917) est quant à lui une adaptation d'un poème du dramaturge norvégien Henrik Ibsen. Les prises de vue en extérieur, montrant l'interaction entre l'homme et la nature, deviennent l'une des marques de fabrique du studio, comme en témoigne le film suivant de Sjöström,
Berg-Ejvind och hans hustru / Les Proscrits (1918). En plus d'être l'un des meilleurs réalisateurs de sa génération, Sjöström est également l'un des meilleurs acteurs, comme le prouve sa performance dans
Körkarlen / La Charette fantôme (1921), considéré comme l'un des plus grands films suédois de tous les temps.
En 1923, Sjöström quitte la Suède pour faire carrière à Hollywood. Son premier film américain,
Name the Man / Le Glaive de la loi (1923), présente des similitudes avec la première adaptation de Lagerlöf,
Tösen från Stormyrtorpet / La Fille de la tourbière (1917), et dans
He Who Gets Slapped / Larmes de clown (1924), Lon Chaney joue le rôle d'un ex-scientifique humilié qui se produit en clown dans un cirque. Le meilleur film hollywoodien de Sjöström reste toutefois
The Wind / Le Vent (1928), avec Lilian Gish et Lars Hanson.